Écrasé par une armoire de 500 kg
(09/11/2007)
Les parents de Samuel, 18 ans, se battent depuis 5 ans pour connaître les circonstances exactes de sa mort
CHARLEROI Samuel Esposito avait 18 ans. C'était un jeune homme dynamique, plein de vie et passionné par son métier d'électricien. Ayant déjà fondé sa propre société, il terminait son apprentissage dans une PME de Monceau-sur-Sambre, la SPRL FGLE. Mais le 15 mars 2002, sa vie s'est achevée.
Visiblement, trois personnes s'étaient chargées de déplacer un énorme coffret électrique de plus de 500 kilos sur 50 mètres. "Ils l'ont placé sur deux chariots à roulettes", explique Daniel Esposito, papa de Samuel. "En bout de course, Samuel est intervenu. Et l'armoire lui est tombée dessus. Par quel hasard ? On n'en sait rien. Ce jour-là, c'est moi qui ai appelé la police, deux heures après les faits, alors que mon fils venait de mourir à l'hôpital. Il avait eu le temps de se vider de son sang sur place."
Pour Martine et Daniel Esposito, la mort de Samuel n'est pas un banal accident du travail. Selon eux, il y a bien eu homicide involontaire par défaut de prévoyance ou de précaution dans le chef du gérant de la PME. D'où le motif de leur plainte déposée devant la juge d'instruction. "Mais depuis 5 ans, nous avons l'impression que rien n'a bougé", poursuit Martine. "Tous les devoirs d'enquête que nous avons demandés ont été refusés. La reconstitution a été annulée. À la place, la juge nous a accueillis dans son bureau et s'est contentée d'un Playmobil pour représenter Samuel, et d'une boîte d'allumettes pour l'armoire. Et bizarrement, depuis lors, le coffret en question a disparu et les chariots qui servaient à le transporter ont été mystérieusement volés."
Aujourd'hui, l'affaire est au stade de la chambre du conseil. Le parquet a d'ores et déjà présenté un réquisitoire de non-lieu mais les parents de Samuel comptent bien se battre jusqu'au bout.
Ce jeudi, leur avocat, Me Jean-Philippe Defechereux, a déposé une requête en devoirs complémentaires. L'audience n'aura duré que quelques secondes. "Je n'ai même pas eu le temps de parler", enrage Daniel Esposito qui avait préparé une banderole de trois mètres sur deux, soit la taille de l'armoire qui a tué son fils.
F. D.
© La Dernière Heure 2007